Photographe et journaliste, Emilie FRECHON est le frère aîné du peintre Charles FRECHON exerçant à Rouen.
Après son reportage pour Gervais Courtellemont[i] en 1892, il se rend régulièrement l'hiver à Biskra. Surnommé le "Millet de la photographie", il est un photographe d'inspiration naturaliste. Précoce défenseur d’une conception de la photographie pure, il rejette la mouvance pictorialiste (dont Robert DEMACHY ou Constant PUYO sont d'illustres représentants en France) particulièrement en vogue à cette époque. Il partage néanmoins avec eux cette volonté de privilégier l’impression au détriment de la précision.
Après son reportage pour Gervais Courtellemont[i] en 1892, il se rend régulièrement l'hiver à Biskra. Surnommé le "Millet de la photographie", il est un photographe d'inspiration naturaliste. Précoce défenseur d’une conception de la photographie pure, il rejette la mouvance pictorialiste (dont Robert DEMACHY ou Constant PUYO sont d'illustres représentants en France) particulièrement en vogue à cette époque. Il partage néanmoins avec eux cette volonté de privilégier l’impression au détriment de la précision.
Emile FRECHON évoque ici la difficulté des prises de vue à Biskra :
"Je ne fais à Biskra que des horreurs. Le « Midi, roi des étés », nous est néfaste : le soleil est trop brutal ici, il taille les ombres à coup de hache et se noie dans le détail : il définit sèchement les objets même lointains et ne laisse rien à deviner. La lumière blonde et vaporeuse d’Etaples vaut cent fois mieux : elle baigne les formes d’une grâce discrète et les enveloppe de ce « silence des formes » qui plaît aux yeux (…). – Émile Frechon
"Je ne fais à Biskra que des horreurs. Le « Midi, roi des étés », nous est néfaste : le soleil est trop brutal ici, il taille les ombres à coup de hache et se noie dans le détail : il définit sèchement les objets même lointains et ne laisse rien à deviner. La lumière blonde et vaporeuse d’Etaples vaut cent fois mieux : elle baigne les formes d’une grâce discrète et les enveloppe de ce « silence des formes » qui plaît aux yeux (…). – Émile Frechon
Il est souvent récompensé et reconnu pour sa riche production d'Algérie mais aussi pour ses photos prises en France (Bretagne, Boulogne, Blangy-sur-Bresle ...), aux Pays-Bas ou en terre sainte (Jérusalem). Il s'installe sur Biskra un peu avant 1895 dans la rue Berthe sous les arcades tout à côté de l'hôtel du Sahara, il y reste référencé jusqu'en 1911[iv].
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[i] FRECHON Emile, BISKRA, Collection GERVAIS COURTELLEMONT - Algérie Artistique et Pittoresque, 1892
[ii] Il obtient par exemple une médaille d'or à l'Exposition universelle de Paris de 1900
[iii] HAUTFORT Félix, Au pays des palmes - Biskra, Ed. P. Ollendorff, Paris, 1897, Fin de l’ouvrage
[iv] JACQUETON G. et GSELL S., ALGERIE et TUNISIE, Collection des guides Joanne, Hachette, 1911, p 24
Fréchon - Intérieur de l'oasis de Biskra - c. 1900 - Coll. GD
Voir aussi - Ma collection de photos FRECHON : ICI
Note de Lucie Goujard dans sa thèse sur " L’illustration des oeuvres littéraires par la « photographie d’après nature » en France :une expérience fondatrice d’édition photographique (1890-1912)", 2005 à l'Université de Lille 3 :
"Mais si le lieu oriente l’appréhension des lumières et des sujets, le jugement d’Émile Frechon peut être rapidement relativisé, d’une part par le succès qu’il obtient pour ses épreuves biskri à l’Exposition universelle de 1900, d’autre part par la valeur esthétique qu’on accorde aujourd’hui à ces magnifiques jeux de contrastes."
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[i] FRECHON Emile, BISKRA, Collection GERVAIS COURTELLEMONT - Algérie Artistique et Pittoresque, 1892
[ii] Il obtient par exemple une médaille d'or à l'Exposition universelle de Paris de 1900
[iii] HAUTFORT Félix, Au pays des palmes - Biskra, Ed. P. Ollendorff, Paris, 1897, Fin de l’ouvrage
[iv] JACQUETON G. et GSELL S., ALGERIE et TUNISIE, Collection des guides Joanne, Hachette, 1911, p 24
Voir aussi - Ma collection de photos FRECHON : ICI
Note de Lucie Goujard dans sa thèse sur " L’illustration des oeuvres littéraires par la « photographie d’après nature » en France :une expérience fondatrice d’édition photographique (1890-1912)", 2005 à l'Université de Lille 3 :
"Mais si le lieu oriente l’appréhension des lumières et des sujets, le jugement d’Émile Frechon peut être rapidement relativisé, d’une part par le succès qu’il obtient pour ses épreuves biskri à l’Exposition universelle de 1900, d’autre part par la valeur esthétique qu’on accorde aujourd’hui à ces magnifiques jeux de contrastes."
Si vous êtes intéressés par le photographe Emilie FRECHON, je ne peux que vous conseiller la lecture de ces excellents articles écrits par mon ami Michel MEGNIN :
https://iconosud.hypotheses.org/11
https://iconosud.hypotheses.org/96
https://iconosud.hypotheses.org/141
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